Valeurs et Missions
Ouverture et transparence
Face aux évolutions récentes de la recherche scientifique et aux questionnements soulevés par la crise de la reproductibilité, il nous semble essentiel qu’un·e chercheur·e fasse preuve de transparence à chaque étape de son travail.
Bien que nous ne disposions pas d’une politique formelle en matière de science ouverte, nous encourageons vivement toutes les personnes collaborant avec nous à partager leurs données, matériels et publications.
Nous incitons également nos membres à préenregistrer leurs études, en décrivant de manière détaillée les hypothèses et méthodes utilisées dans leurs recherches.
Soutenir les jeunes chercheur·e·s
Offrir un accompagnement et des opportunités de développement professionnel aux jeunes chercheur·e·s (ECR) et favoriser les collaborations entre eux — en France comme à l’international — constitue une dimension essentielle de notre mission.
Si vous souhaitez mener des recherches sur les hallucinations et les phénomènes associés, n’hésitez pas à contacter le réseau Early Career Researcher on Hallucination.
Une perspective épistémologique sur les troubles mentaux
Notre groupe adopte une position non essentialiste vis-à-vis des troubles mentaux — et plus particulièrement de la schizophrénie.
L’essentialisme considère que les troubles psychiatriques existent de manière naturelle, indépendamment de toute catégorisation, qu’ils ont des frontières nettes, des caractéristiques observables (symptômes) directement causées par une étiologie unique (Kendler et al., 2010; Zachar et al., 2015). Les symptômes servent alors à classer les individus dans les catégories de « maladie mentale » ou de « normalité » (Kendler et al., 2011; Zachar, 2015).
À l’inverse, une approche non essentialiste considère que les troubles mentaux résultent de symptômes co-occurrents qui ont tendance à se regrouper, soit parce qu’ils partagent des mécanismes causaux similaires, soit parce qu’un symptôme peut en entraîner un autre (par ex. l’insomnie peut conduire à des difficultés de concentration, à une humeur basse, etc.) (Borsboom, 2017; Borsboom & Cramer, 2013; Bortolon & Raffard, 2019).
Nous défendons donc l’idée que les personnes ayant reçu un diagnostic de schizophrénie (ou d’un autre trouble psychiatrique) ne diffèrent pas fondamentalement de celles qui n’en ont pas reçu. Des expériences telles qu’entendre des voix ou se sentir méfiant envers autrui s’inscrivent dans un continuum d’expériences partagé par l’ensemble de la population.
Dans cette perspective, nous considérons que les processus psychologiques impliqués dans l’apparition et le maintien de certains phénomènes (par ex. les délires) ne sont pas intrinsèquement pathologiques. Nous soutenons ainsi la théorie du continuum (van Os et al., 2009), selon laquelle les symptômes positifs de la psychose ne relèvent pas d’une catégorisation stricte, mais deviennent dysfonctionnels selon le contexte.
En cohérence avec cette approche, nous privilégions une formulation de cas clinique plutôt qu’une intervention fondée sur le diagnostic psychiatrique (Hoffman & Hayes, 2019).
Cette approche, au cœur des thérapies cognitives et comportementales, consiste à mobiliser les théories psychologiques pour expliquer le développement et le maintien des difficultés d’un·e patient·e, de manière cohérente et signifiante pour lui/elle (Dudley et al., 2011), tout en orientant le plan d’intervention (Johnstone et al., 2011).
Les données actuelles soutiennent l’efficacité des TCC fondées sur la formulation de cas dans le traitement des symptômes psychotiques (van der Gaag et al., 2014).
Nous défendons une pratique fondée sur les données probantes, articulant preuves empiriques, formulation clinique rigoureuse et approche processuelle.
Un savoir accessible aux clinicien·ne·s
Le partage des connaissances produites au sein de notre groupe et la mise à disposition de ressources pour les clinicien·ne·s et les chercheur·e·s font partie intégrante de notre mission.
Vous trouverez sur la page Ressources l’ensemble des échelles, articles de synthèse en français et manuels que nous avons développés ou traduits.